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Menhir gravé - couloir de la salle 6 bis

Découvert couché sur le côté gauche, réemployé comme élément d’un coffre funéraire daté du milieu du 3ème millénaire avant J.-C., ce bloc de grès a très probablement été érigé en stèle (menhir) à une période antérieure, comme le suggère la position des deux représentations anthropomorphes réalisées par piquetage dans sa partie supérieure.

Des personnages intrigants

Chaque visage, indiqué par les yeux et le nez, est surmonté par ce qui pourrait être une coiffe de plumes. L’être de droite, qui est lui-même cornu, est recoupé par un motif gravé d’animal à cornes (bovidé ?). Au-dessous de chaque personnage, une ligne courbe semble représenter un corps en forme de sac.

Récemment, la réalisation d’un socle à ce menhir, pour son exposition en position verticale au musée, a permis de découvrir la présence d’une grande gravure au verso du monument. Haute de plus de 70 cm, il s’agit d’une figuration humaine schématique, les bras levés au ciel, réalisée par piquetage. La position de cette figure confirme que cette pierre a bien été dressée avant d’être réemployée pour la construction d’une tombe.

Un patrimoine rare et fragile

Les gravures néolithiques sont assez rares en Île-de-France. On connaît quelques figurations très stylisées sur des sépultures collectives du Néolithique final : monuments du « Mississippi » à Marly-le-Roi (Yvelines), de la « Cave aux Fées » à Brueil-en-Vexin (Yvelines) ou de la « Pierre Turquaise » à Saint-Martin-du-Tertre (Val-d’Oise).

Leur rareté tient à la faible abondance des monuments mégalithiques (pierres dressées et sépultures monumentales) dans la région. Beaucoup ont sans doute été détruits du fait des travaux des champs et du remembrement des terres au 20ème siècle.

Bibliographie

Tarrête J. – Maisse, l’Ouche de Beauce, Essonne, Île-de-France. Gallia Informations, Préhistoire et Histoire, fasc. 2, 1989, p. 27-28.