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Stèle gravée - salle 6 bis

Cette stèle néolithique, présentée au musée depuis octobre 2019, a été retrouvée dans un champ à proximité de la Ferme de Rouville sur la commune de Malesherbes (Loiret). Comme le menhir de Maisse, elle présente des gravures anthropomorphes très étranges.

De singuliers personnages à coiffes de plumes

Long de 2,10 m et large de 1,20 m, ce monolithe en grès devait être dressé au Néolithique. Trois figurations anthropomorphes ont été réalisées par incision. Elles présentent des similitudes avec celles de la stèle de Maisse, tant au niveau du visage (nez, yeux, coiffe) que du corps du personnage central.  

Deux visages stylisés coiffés de probables plumes, sont inscrits de part et d’autre d’un personnage plus complet où se devinent la tête avec son couvre-chef, un collier, le torse d’où sont dégagés deux membres et un motif composé en trois parties correspondant à un cache-sexe fait de la peau de l’arrière-train d’un animal, probablement d’un chat sauvage à la fourrure rayée.

Un répertoire iconographique régional et unique

Ces gravures rupestres de personnages à coiffes exubérantes – représentations symboliques uniques à ce jour - se concentrent sur un secteur de la moyenne vallée de l’Essonne. Trois stèles et deux rochers en position naturelle, répartis sur une distance d’à peine plus de 10 km, ont livré ce type de figures. 

C’est la découverte (en 2013) du grand panneau gravé sur le rocher de Buthiers, « la Vallée aux Noirs » (Seine-et-Marne), qui a permis de confirmer l’attribution de ces gravures à la Culture de Cerny et de les dater du Ve millénaire avant J.-C. Le rocher de Buthiers présente, en plus du personnage à coiffe de plume, plusieurs motifs dont une hache polie emmanchée, typique des grandes haches d’origine alpine emblématiques de cette période du Néolithique.